Je vais vous faire une confidence, Piège Obscur est un jeu qui tient une place très à part dans ma ludothèque IELLO. J’ai toujours un peu de fierté en y jouant, même si je n’ai évidemment rien à voir avec sa création ou son inspiration.

Par contre, si vous aussi vous déambulez – angoissés – dans ces sombres couloirs, c’est un peu ma faute, et c’est un poids que je suis ravi de porter.

Un concept fou !

Night Cage est un jeu que j’avais découvert au cours de l’été 2020, lors de son financement participatif. Jouable en solo, ambiance forte, bande son incluse et thème immersif, clairement le jeu avait tout pour me plaire. Dans les vidéos de présentation, j’adorais ce parti pris graphique en noir et blanc, qui me rappelait les vieilles illustrations des livres dont vous êtes le héros de mon enfance, mais aussi certaines créatures plus contemporaines, à la fois effrayantes et intemporelles.

Et puis, avouons-le, le concept était fou. Car si nous connaissons tous des jeux d’exploration de donjon, Night Cage avait une approche si immatérielle qu’elle était aussitôt addictive. Le concept de la lumière, déjà, cette flamme qui vacille et qui sauve de la folie (comme dans le légendaire survival Amnesia), qui incarne à la fois le temps qui s’écoule et nos possibilités qui se réduisent, quel plaisir ! Rares sont les jeux où la thématique se fond aussi bien dans la mécanique. Et ici, le fait d’assister de visu à la fonte de la bougie avec ses tuiles qui disparaissent était déjà une fort jolie trouvaille. Mais au-delà, cette mécanique labyrintho-onirique du « je me retourne et patatras le couloir n’est plus le même », sorte de cauchemar ténébreux qui emprunte autant à Cube qu’à MC Escher, c’était la promesse d’un gameplay original, sinon inédit. Bref, j’avais pledgé des deux mains, en mode take my money.

Unboxing dans le noir

J’ai reçu le jeu l’été suivant, courant juillet 2021, et j’avoue avoir lancé une partie le soir même, chose facile à réaliser puisque le jeu est 100% jouable en solo. Quelques bougies LED, la bande son du jeu en toile de fond, et j’étais parti, direction les sombres corridors de cette Prison Ténébreuse.

Dès les premiers tours, je fus surpris par le jeu, beaucoup plus fluide que ce que j’avais en tête. J’aime beaucoup les jeux d’exploration d’une manière générale, et ils ont parfois tendance à s’embourber dans des détails superflus. Ici, l’épure est proche de l’abstraction, voire du problème de logique. Il faut explorer, mais également maintenir des lignes de vue. Et le jeu défie les joueurs initiés en leur imposant finalement de faire ce qui est souvent déconseillé dans les autres jeux, c’est-à-dire séparer le groupe pour partir un peu chacun dans son coin. Car ici, rester groupé ne sert à rien, il vaut mieux s’éparpiller dans le labyrinthe pour parvenir à identifier les portes et les clefs nécessaires à la sortie.

Je perdis lamentablement la première partie, mais je ne pus résister à l’envie d’en faire une seconde dans la foulée… pour une deuxième défaite de rang, mais des sensations chaque fois plus énormes.  Bref, j’étais devant un jeu à la fois déroutant et captivant, un jeu qui associe l’aléatoire de la pioche des tuiles au test de logique pour optimiser son placement, dans une ambiance unique. Et un énorme plaisir de jeu en solo.

« Et si c’était un IELLO ? »

L’enthousiasme fut tel que je ressentis le besoin de partager l’expérience de jeu. Et vous savez le truc chouette chez IELLO ? Bah c’est qu’on est tous joueurs et passionnés par le jeu. Oh bien sûr, on a tous nos, préférences ! Mon on est aussi tous très curieux.

En général, ma première victime dans ces élans ludiques, c’est Alex. Donc, hop, appel Skype dès le lendemain, pitch du jeu, sensations… et il fut rapidement hypé. À tel point qu’il s’empressa de se procurer un exemplaire du jeu pour le tester dans son coin.

Le résultat ne se fait guère attendre, et il proposa rapidement une partie en live, sur Kaelawen & les Meeples.

L’étape suivante fut Pierre-François (responsable des localisations), puis Vincent (responsable commercial), puis il y eut des tas de discussions / négociations / c avec l’éditeur du jeu, jusqu’à ce moment étonnant où Pierre-François m’annonça qu’on allait faire le jeu.

Il y eut évidemment d’autres péripéties (fallait-il garder le nom original de Night Cage ou lui trouver un nom français, comme Cage de nuit ou Bitoku 2), et des inévitables retards (le jeu devait évidemment sortir AVANT Halloween, pas après), mais petit à petit le jeu devint une réalité. J’ai eu le plaisir de retravailler quelques textes d’ambiance, de le teaser et de rédiger sa fiche sur notre site flambant neuf, tout en écoutant la magistrale bande originale du jeu

Dispo en boutique !

Le dernier petit plaisir coupable fut de le voir arriver en boutique sous le logo IELLO, une petite fierté tout à fait illégitime, mais bien agréable.

Le mot pour la fin, c’est qu’il est vraiment agréable de bosser avec des gens passionnés par le jeu, prêts à prendre des risques sur un titre obscur (c’est le cas de le dire), sur la seule foi d’un récent coup de cœur. C’est très chouette d’avoir une équipe de localisation attentive, une équipe commerciale qui n’a pas peur « d’y aller » et de sentir qu’on a chacun un rôle à jouer dans le choix des jeux mis sur les étals. Un plaisir perso, donc, mais surtout le constat de travailler avec des gens chouettes, ouverts, et passionnants.

Olivier_by_IELLO