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Carnets d’Aventures : Les Aventures de Robin des Bois

Publié le 27 juillet 2023

Ah, vous voilà ! Bienvenue ! La taverne IELLO ouvre ses portes et vous propose ses meilleurs breuvages ! Venez vous y rafraichir à la faveur des belles nuits d’été, ou vous réchauffer près de l’âtre pour les longues nuits d’hiver. Et surtout, accordez enfin du temps aux aventures qui vous tendent les bras. Installez-vous, prenez le temps de poser votre attirail. Et quand vous serez bien assis, avec une chopine bien fraiche et une planche de victuailles qui auront tôt fait de vous rassasier, il sera temps de repartir en quête.

Ah l’aventure ! Elle vous appelle, elle est là, partout autour de vous. Et bien souvent, elle est posée sur les étagères de la grande déesse Kallax, attendant que vous ayez le temps. Et si vous le preniez, ce temps, justement ?  

Les jeux d’aventure – ou les jeux qui se jouent en campagne – demandent en effet souvent du temps et de l’investissement. Qu’il s’agisse de réunir son équipe de détectives ou sa cohorte d’aventuriers, pas si simple de trouver le temps nécessaire pour jouer, pour se mettre autour de la table et de faire abstraction du monde ! Et pourtant, l’effort d’organisation en vaut tellement, tellement la peine ! Car ces jeux, joués au fil des jours et des semaines, laissent souvent de grands souvenirs, forgent les caractères et renforcent les liens. Intenses, prenants, captivants, ils invitent au voyage et à la découverte, et plus que tout permettent de vivre des émotions inédites autour de la table de jeu.

Alors, partons ensemble en quête de ces jeux d’exception, toujours épiques, toujours intenses, qui se vivent en solo ou à plusieurs, dans des moments d’aventure partagés.

Je suis Olivier_by_IELLO, et je vous invite à me suivre dans les méandres de ces Carnets d’Aventures.

Épisode I : Les Aventures de Robin des Bois

Posons le décor : c’est l’été, et avec vos enfants vous aimeriez un petit peu d’aventure à partager en famille. La chaleur vous incite assurément à migrer mollement sur un canapé et ne plus en bouger, mais vous seriez aussi fort heureux de cheminer à l’ombre des grands arbres, respirer l’air vif du danger et ressentir le frisson de l’aventure.

Pour jouer en famille, avec des enfants d’une petite dizaine d’années, pourquoi ne pas se rendre à la lisière de la forêt de Sherwood et défier ensemble la sinistre autorité du Prince Jean ? De l’aventure sans lire de règles, une liberté de mouvement inédite et une histoire qui reste en mémoire : cela vous inspire ? Alors, prenez votre équipement, et partons ensemble à la découverte de l’incroyable univers des Aventures de Robin des Bois !

Robin des Bois, sa vie, son œuvre

Avant d’ouvrir la boîte, plantons rapidement le décor. Robin des Bois, c’est un personnage légendaire de la littérature britannique, souvent représenté comme un hors-la-loi courageux et noble. Son histoire est un mélange de légendes et peut-être de plusieurs faits historiques, ce qui rend difficile de distinguer la véritable histoire de la légende. Mais peu importe.

L’histoire de Robin des Bois se déroule en Angleterre, à l’époque du roi Richard Cœur de Lion, au XIIe siècle. Selon la légende, Robin était un homme qui vivait dans la forêt de Sherwood, près de Nottingham, avec sa bande de hors-la-loi.

La principale motivation de Robin était de combattre l’injustice et la tyrannie du shérif de Nottingham et d’autres nobles corrompus qui opprimaient le peuple. Il prenait aux riches pour donner aux pauvres, devenant ainsi le symbole de la justice sociale et de la résistance contre les pouvoirs abusifs.

Robin des Bois est souvent décrit comme un homme généreux, intelligent et audacieux. Il était réputé pour sa grande adresse dans l’archerie et son esprit rusé, ce qui lui permettait de se faufiler dans les forêts, d’échapper à ses ennemis et de mener des attaques-surprises contre les oppresseurs.

De nombreuses légendes et balades ont été écrites sur Robin des Bois au fil des siècles, et son histoire a été adaptée dans de nombreux livres, films, séries télévisées et jeux de plateau. Ainsi, même si l’histoire de Robin des Bois est en grande partie légendaire, son personnage continue d’inspirer les gens à travers le temps en symbolisant la lutte pour la justice et l’égalité.

Un plateau original et innovant

Prenons ensemble la boîte des Aventures de Robin des Bois. Il s’agit d’un jeu pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans, pour des parties d’environ une heure. Et toutes ces informations, très pertinentes, sont également relativement fausses. Tout d’abord, on peut très bien jouer aux Aventures de Robin des Bois en solitaire, même si l’on perd un peu de « l’effet de groupe » qui permet de mutualiser les décisions. Le joueur solitaire devra accepter d’incarner plusieurs rôles différents, ce qui est toujours un peu dommage pour l’immersion. Ensuite, on peut évidemment y jouer avant 10 ans, un âge qui a été défini pour l’aisance nécessaire en lecture des enfants, mais auquel on pourra venir en renfort pour la lecture. Car oui, la narration est une vraie composante du jeu, et si elle est relativement simple dans le style, elle est le véritable moteur de l’action.

Autant vous préparer à l’impact : la première mise en place est impressionnante. Le jeu est en effet proposé sous forme d’un calendrier de l’avent à assembler pour former une aire de jeu de taille particulièrement satisfaisante. On sent d’emblée qu’il va y avoir « des choses à faire et à découvrir », ce qui est toujours de bon augure. Autre point à noter – et qui nous dirige sensiblement vers le plaisir d’un jeu familial : il n’y a pas de règles à lire, tout au plus un simple feuillet recto verso, pour aider à la mise en place et se plonger dans l’ambiance. Bref, vous pourrez jouer très rapidement après avoir ouvert la boîte, ce qui sera toujours appréciable avec des jeunes aventuriers impatients d’en découdre.

Des règles ? Là où on va on n’a PAS besoin, de règles !

Comment ça ?! Robin des Bois serait-il totalement dépourvu de règles ? Bien sûr que non, je vous rassure. Mais l’auteur du jeu, Michael Menzel, a prouvé que – depuis Andor – il privilégie systématiquement un moyen immersif afin d’apprendre à jouer au jeu en y jouant, c’est-à-dire en plongeant directement les joueurs dans l’action.

C’est une technique qu’il avait déjà pris le soin d’implémenter dans Andor et qui rappelle les désormais célèbres « tutoriels » présents dans le jeu vidéo, où le jeu lui-même vous explique comment vous déplacer et interagir avec votre équipement.

De fait, la mécanique de Robin des Bois et relativement simple, puisqu’elle repose sur des gabarits pour les déplacements, et sur du bag building pour les actions. Concrètement, les joueurs se promènent sur un plateau de jeu sans cases, tout simplement en juxtaposant des figurines leur permettant d’effectuer leur mouvement, à pas de loup ou en pleine course, tout en tenant compte de l’illustration pour mener leurs déplacements. Ils doivent contourner les obstacles, rester dans les zones d’ombres autant que possible et veiller à atteindre les zones leur permettant de débloquer des éléments de quête. L’absence de cases sur le plateau est déstabilisante au début, mais génère rapidement une sensation de liberté grisante, de la même manière que le plateau venant se modifier au fil des rencontres et des événements apporte également son lot de surprises et d’excitation.

La mécanique de jeu, quant à elle, repose essentiellement sur notre capacité à gérer des cubes contenus dans un sac, qui détermineront nos chances de réussite, notamment lors des combats, et à nous déplacer de rencontre en événement de manière à optimiser nos chances de réussite. Des choix de gameplay très assumés pour favoriser des tours de jeux toujours fluides et une narration continue.   

Une narration efficace et précise

L’un des autres grands plaisirs de Robin des Bois tient évidemment dans cette narration, représentée sous la forme d’un large volume relié façon livre ancien, avec des indications de jeu et des choix à effectuer directement au fil des paragraphes. Il est à noter que ces derniers ne sont jamais très longs, privilégiant un style neutre et efficace afin de renvoyer les joueurs vers le plateau le plus rapidement possible. Ne vous attendez donc pas à un livre dont vous êtes le héros qui serait appuyé par le plateau, mais plutôt l’inverse : un plateau qui renvoie vers le livre pour renforcer encore l’immersion qu’il propose, et déployer l’aventure progressivement, confrontant le joueur à des choix qui ne sont plus uniquement des choix de déplacement, mais des choix tactiques et moraux. À vous de tracer l’aventure qui vous ressemble.

Une campagne en 7 chapitres… et une fourche narrative majeure

Beaucoup de personnes ici ont envie de vivre une belle épopée et s’inquiètent naturellement de la durée de vie des Aventures de Robin des Bois. Comptez entre quarante-cinq minutes et une heure pour chaque chapitre, pour un total de sept chapitres, voire un peu plus. La rejouabilité du jeu est en effet assurée par une fourche narrative, effectuée en fin de quatrième chapitre. Vous devrez alors choisir votre route, et réserver le chemin non pris à un retour sur la campagne, après l’avoir achevée. Ce sera alors l’occasion d’essayer des modes de difficulté supplémentaires, comme le Mode +, voire la variante Expert, qui permettent de rejouer avec une difficulté accrue.

Et pour tous ceux qui estimeront qu’un bon jeu dont forcément proposer une rejouabilité totale, je leur poserai la sempiternelle question : vaut-il mieux consacrer du temps à une pleine campagne de plus de sept heures de jeu, riche en émotions et en souvenirs, ou à des jeux moins narratifs qui ne sortiront même pas le tiers de ce temps ? Tout est question de curseur, de mon côté, j’estime qu’une grande aventure est nécessairement écrite, afin de permettre des émotions riches et intenses, même si évidemment le jeu perd de sa surprise après la seconde campagne…

Une extension en chemin !

La bonne nouvelle – et c’est l’une des raisons qui m’incite à remettre le jeu sur la table, c’est que l’extension « Frère Tuck en danger » est en train de montrer le bout de son nez. Disponible en fin d’année, elle permettra de vivre de nouvelles aventures avec un nouveau personnage. Largement de quoi nous redonner l’occasion de partir à l’aventure, avec de nouveaux éléments de plateau !

Faites de la place sur la table, et lancez-vous à l’aventure !

La période estivale est sans doute le meilleur moment pour se lancer dans Les Aventures de Robin des Bois, un moment calme et complice que l’on peut partager en famille, chacun assumant le rôle d’un légendaire hors-la-loi. Rapide à mettre en place et aux durées de missions maitrisées, il permet de se retrouver, au fil des parties, pour vivre des aventures tambour battant. Et il ne sera pas rare, si si, vous verrez, que les décisions prises dans l’aventure du jour reviennent en discussions lors du repas du soir, à l’heure où le soleil se couche derrière les arbres de la forêt de Sherwood, prolongeant leur ombre propice sur les tours du château. Et ce sera de fort jolis moments à vivre tous ensemble, sur fond de « tu te souviens du garde qui nous a surpris !? », « tu te rappelles de la corde ? » qui vous emporteront volontiers encore à l’aventure pour quelques heures supplémentaires. Les Aventures de Robin des Bois fait partie de ces jeux, à la fois humbles et immenses, qui laissent des souvenirs forts aux joueurs qui s’y abandonnent ; un jeu dont on sait avec enthousiasme que l’on va y rejouer le soir, et pour lequel on compte les heures avant le retour en forêt.

Avec qui y jouer ?

Comme tout jeu, Les Aventures de Robin des Bois n’est pas forcément fait pour tous les joueurs. C’est un jeu résolument familial et accessible, qui ouvre l’imaginaire et invite à l’extrapolation narrative. Il incite au roleplay, aux conciliabules stratégiques et au hasard d’une pioche qui sera parfois défavorable. Les joueurs aguerris, adeptes de lancers de dés optimisés et de cases hexagonales seront donc peut-être déconcertés par cette ouverture d’un gameplay innovant qui sort résolument des sentiers battus.

Mais comme vous l’aurez compris, les plus à même d’y vivre une aventure extraordinaire sont ceux qui vont y jouer avec leurs enfants, pour leur faire découvrir des mécaniques de jeux encore jamais connues, sans dés ni cartes ni cases, avec des lectures immersives qui seront saupoudrées des accents imaginaires des personnages rencontrés. Pour les enfants de 8 à 12 ans, des expériences de jeu extraordinaires qui ouvrent le champ des possibles et proposent des frissons ludiques inédits auxquels ils pensent longtemps après, à l’heure de s’endormir.

Michael Menzel lui-même l’avait assuré au moment de la création d’Andor : « j’avais envie de créer un jeu pour jouer avec mon fils. » C’est encore plus vrai, assurément, pour Les Aventures de Robin des Bois, une palpitante campagne pour toute la famille, et le point de départ d’un parcours de joueur pour beaucoup de jeunes aventuriers.

À vos arcs, aventuriers !

Olivier de Locksley