Germán P. Millán est un auteur particulièrement inspiré, qui adore apporter une touche zen et contemplative à ses jeux.

Bambou, nouveauté IELLO Expert sortie il y a quelques jours, prend ainsi la suite spirituelle de son grand frère, Bitoku, avec un amour évident pour les actions imbriquées. Dépenser une action est souvent synonyme d’une cascade croissante d’effets, incitant ainsi le joueur à planifier son prochain mouvement pour en optimiser les possibilités.

De fait, les deux jeux ne sont pas si éloignés dans l’esprit, puisqu’il s’agit de jeux plutôt accessibles, avec une complexité qui se déploie en fil de jeu et qui se révèle davantage dans la volonté d’optimiser son tour de jeu pour ne pas laisser perdre « des points évidents » que dans une complexité de mécanique à proprement parler. Mais clairement, il s’agit de jeux dans lesquels on veut avant tout « bien faire » dans un laps de tours limités, ce qui incite à la fois au pragmatisme et à la réflexion. Des jeux dans lesquels il faut se montrer ambitieux et réaliste, tout en se laissant porter par l’atmosphère zen, volontairement trompeuse.

La Saga Kemushi

Car il n’y a pas plus zen, finalement, que d’incarner un esprit de la forêt au fil des saisons, ou que de gérer une bambouseraie sur fond d’encens. En Espagne, chez nos partenaires de Devir, Bitoku et Bambou font partie d’une collection de jeux qui a pour nom la Saga Kemushi, des titres très différents liés par une thématique commune : la coexistence des humains er des esprits, maintenant un équilibre entre chaos naturel et ordre artificiel. Les jeux Saga Kemushi se caractérisent par le partage d’une histoire centrale, l’éveil de l’imagination et des œuvres d’art éblouissantes.

Et il est vrai que les deux jeux, une fois mis en place, en imposent par des plateaux riches d’une thématique forte et particulièrement présente.

Une course aux points acharnée

Mais une autre caractéristique qui lie Bitoku à Bambou, c’est bien sûr celle de l’optimisation d’action, car chaque point compte pour se défaire de ses adversaires. Nombreuses sont les parties qui se départagent par quelques points de différence. Il s’agit de jeux dans lesquels il es toujours « possible de marquer des points », encore faut-il en marquer davantage que vos adversaires. Avec des parties qui montent dramatiquement en puissance au fil des tours avec des effets de plus en plus puissants, Bitoku et Bambou, chacun à leur manière, invitent les joueurs à l’expérimentation, l’audace et la vision à long terme. Chaque défaite est riche d’enseignements, chaque victoire est hautement satisfaisante.

Deux jeux, des sensations différentes, un univers intense…

Dans tous les cas, le plaisir de jeu est intense, avec des parties à la fois stressantes et relaxantes, selon que vous vous laissiez porter par le rythme du jeu, ou que vous soyez déjà dans la planification de votre prochain tour. Bambou et Bitoku proposent des accessibilités différentes (Bambou peut se découvrir en premier jeu IELLO Expert) mais tous les deux invitent à une véritable réflexion pour tirer partir de ces tours de jeux, toujours trop courts, pendant lesquels on voudrait aller encore plus loin. Et tous deux portent aussi la marque des grands jeux, ceux dont on se remémore les hauts faits bien après la dernière pose de tuile, quand on ressasse une défaire cinglante ou une victoire épique.

Des jeux à jouer, des jeux à vivre, dans des univers si apaisants qu’ils appellent rapidement à une autre partie…