Watergate : choisissez votre camp !
Watergate est disponible depuis quelques jours et vous avez eu le temps de découvrir de multiples stratégies. La première réaction que vous aurez en perdant, vous verrez, c’est de vous imaginer qu’un camp est plus fort que l’autre et de crier au scandale ludicopolitique. Mais il n’en est rien, on vous l’assure : Watergate est une petite merveille d’équilibre. En revanche (et vous le découvrirez très rapidement), les deux camps ne se jouent effectivement pas de la même manière…
Menons l’enquête, et tâchons de voir pourquoi Watergate est un jeu redoutable de tension et d’efficacité.
Ne pas lâcher l’affaire !
Dans Watergate, vous devrez en permanence gérer vos priorités. C’est un jeu qui demande une attention constante, tant la mécanique de tir à la corde exige que vous ne laissiez passer aucune manœuvre (ou manigance ?) de l’adversaire. Initiative, Preuves, Opinion, il sera difficile de « tout obtenir » à la fin du tour. Il faudra donc lâcher du lest, parfois, pour ne par perdre de vue votre objectif. Nixon a besoin de l’Opinion pour l’emporter. La Presse doit donc tout faire pour l’empêcher d’obtenir un 5e point d’Opinion qui serait synonyme de victoire immédiate pour la Maison Blanche. Si jamais Nixon obtient un 3e point, la Presse doit alors tout mettre en oeuvre pour l’empêcher de progresser davantage.
Mais il est tout aussi vrai que bloquer Nixon ne suffit pas : la Presse doit à tout prix dévoiler des informateurs et les relier au Président. Le gain de l’Initiative vous permet de jouer une carte supplémentaire au prochain tour, ce qui n’est pas sans avantage dans cette impitoyable course à l’influence. Mais partez toujours du postulat que vous ne pourrez pas tout faire, et que votre objectif final doit demeurer votre seule réelle contrainte !
Jouer les deux rôles
N’oubliez pas que votre deck est très différent de celui de votre adversaire. Plus vous apprendre à connaître ses possibilités d’action, plus vous pourrez éviter de vous faire surprendre. Enchaînez les parties en alternant les rôles, afin de saisir les nuances de ce jeu asymétrique. Chaque camp a ses propres armes, et les connaître permet de les contrer avec plus d’efficacité, surtout dans les derniers tours de jeu, quand vous aurez noté que certaines cartes ne sont toujours pas sorties.
Ne perdez pas non plus de vue que chaque carte peut être jouée de deux manières : pour sa valeur ou pour son effet. Jouer la valeur, c’est forcément moins spectaculaire, mais vous ne gagnerez pas sans maintenir une pression constante sur l’adversaire. Varier ses coups, c’est le meilleur moyen de déstabiliser le camp ennemi.
Rendre les coups !
Watergate est un jeu où l’interaction entre les adversaires est très importante, et vous ne devez pas hésiter à rendre les coups pour marquer votre territoire. Il faut savoir contre-attaquer devant une odieuse fourberie de l’autre joueur, afin de ne pas le laisser déployer son jeu. La Presse s’acharne à rafler l’Opinion ? Laissez-lui gagner des preuves qui ne lui serviront à rien ! Nixon détruit vos preuves ? Remettez en jeu un informateur dont il pensait s’être débarrassé en obtenant des informations de Gorge-Profonde, « le monstre des parkings ».
Dans Watergate il est donc vital de gérer simultanément de nombreuses informations et de ne jamais céder à la panique : si votre adversaire vient de vous jouer un mauvais tour, vous pourrez probablement lui rendre la pareille dès la prochaine carte. L’important est de ne pas perdre de vue la « Big Picture », c’est-à-dire votre objectif de victoire.
N’ayez aucune pitié : faites triompher la vérité… ou étouffez-là à tout jamais.
Watergate est un jeu pour 2 joueurs de Matthias Cramer.
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