« Transformez de simples mots en récits mémorables ! »

Quand on est chargé de Comm’, il y a des jeux qui font davantage peur que d’autres dans la perspective de les raconter. C’est toujours vrai d’un jeu narratif, d’une aventure ou d’une enquête, car on a toujours peur d’en dire trop ou trop peu, de spoiler ou de ne pas assez intriguer.

Mais c’est encore plus vrai avec Long Story Short, une nouvelle collection de jeux d’aventure chez IELLO, des jeux qui racontent des histoires et qui vous plongent au cœur d’aventures épiques et touchantes… sur la base de simples mots.

L’aventure ne tient qu’à un mot

Partons ensemble à l’aventure avec Le Trésor du Capitaine Boyle. Pour jouer, il suffit de lire une première carte qui vous plonge directement dans l’action : vous êtes un marin en quête d’aventure qui navigue sur un navire marchand, au large de Kingston. Puis il est temps de découvrir la première carte du jeu pour se jeter à l’eau. Cette carte est étonnante, car elle se divise purement et simplement en deux mots, et un choix nécessaire à effectuer entre les deux.

La carte vous intime un ordre : « Debout ! ».

Et maintenant, fermons ensemble les yeux pour nous représenter la chose.

Je ne sais pas pour vous, mais je suis sur un Brick qui effectue des liaisons régulières entre Kingston et l’Angleterre.  Après une nuit par mer calme passée à jouer aux dés (et à boire) avec une partie de l’équipage, je dors profondément dans ma couchette alors qu’un cri rauque ponctué d’un coup de poing porté dans mes côtes m’ordonne de me réveiller. Immédiatement les odeurs me soulèvent le cœur : la puanteur des marins noyés au milieu de leurs ronflements n’est en rien atténuée par l’air marin qui s’engouffre dans la cabine. Le roulis prononcé m’annonce que la mer est devenue plus forte… à moins qu’il ne s’agisse d’un souvenir amer des bouteilles vidées dans la nuit. 

J’ouvre les yeux et je me concentre à nouveau sur la carte.

Deux choix s’offrent alors à moi. Il s’agit simplement de deux mots.

Râler. Réveiller.

Fermons à nouveau les yeux et explorons les possibilités.

Se réveiller, c’est probablement se lever, en bon marin obéissant, et se risquer à devoir effectuer les corvées de la matinée. Est-ce ainsi que l’on pourra trouver l’aventure ? Peut-être en nouant des liens ? Peut-être y a t-il plus de choses à voir sur le pont du navire qu’au fond de son lit ?

Râler, c’est s’exposer à une probable sanction. Des coups ? Se retrouver aux fers ? Démarrer une mutinerie ? Ai-je une âme de rebelle, de pirate ? Cet ordre m’insupporte, mais quelles seront les conséquences d’un refus ?  

Je dois faire un choix, et en assumer les conséquences… Et vous, quel choix que ferez-vous ?

La force des mots, l’authenticité des choix

À une heure de constante métamorphose où les IA ont tendance à écrire à notre place et où les textes rivalisent de superlatifs, il est véritablement gratifiant de redécouvrir la puissance évocatrice des mots, isolés les uns des autres. Chaque mot, en effet, dissimule une infinité d’images, de sensations, d’actions et de possibilités. Redonner la parole au mot, c’est aussi redonner la parole aux imaginaires, à l’évocation et à notre envie d’interprétation. Aucun joueur de Long Story Short ne forgera exactement son aventure comme les autres, car nous donnerons tous aux mots des sens différents, nous créant un chemin unique et personnel dans l’aventure.

Mais Long Story Short, au delà de sa puissance évocatrice, nous confronte à la réalité de nos choix. Quelles conséquences pour chacune de nos décisions ? Seront-elles conformes à nos craintes, ou allons-nous être surpris par une tournure d’événements inattendue. La simplicité du mot rend la réalité du choix encore plus périlleuse, car c’est l’interprétation qui va guider nos pas…

Pour tous les joueurs ?

Cette singularité proposée par Long Story Short est également un avertissement quant à votre manière d’appréhender le jeu. Certes, vous pouvez le « dévorer » et « speedrunner » le jeu pour en découvrir toutes les fins possibles et remplir tous les objectifs secondaires. Cela ira vite, trop vite sans doute, et la mécanique du choix – évidemment répétitive – pourra vous laisser sur le bord de la route. Car l’intérêt de Long Story Short est de prendre le titre du jeu au pied de la lettre, en laissant les histoires dans lesquelles il vous précipite s’étirer en de longues épopées, pour peu que vous acceptiez d’y consacrer du temps et – plus important que tout – que vous lui offriez l’accès à vos imaginaires. Le scénario de Long Story Short s’écrit avec vous, en acteur, maître de jeu et responsable du décorum. Le jeu vous fournit la trame et le sentier, à vous de l’emprunter et de le transformer en récit épique et spectaculaire. Laissez les mots parler, vibrez avec eux, et partez au cœur de ces deux aventures, dont vous êtes véritablement les héros… et bien plus encore.

Deux aventures très différentes

La collection Long Story Short se lance avec deux aventures très différentes… La première, le Trésor du capitaine Boyle, est assurément la plus accessible. La Jamaïque, les pirates, les canons, les îles désertes, et les trésors qui s’y dissimulent : votre imaginaire est déjà armé pour embarquer immédiatement à bord des mots. La seconde histoire, quant à elle, vous invite à célébrer la fiesta de los muertos en compagnie d’un couple très amoureux : Carmen & Carlos. L’un d’entre eux est dans le monde des vivants, l’autre dans celui des morts… Il vous appartiendra de les réunir, si vous le pouvez, dans une histoire touchante et captivante.

Jeux en Carton a publié une très chouette vidéo pour vous présenter le jeu… et son ressenti 🙂

Vous l’aurez compris, Long Story Short est un jeu atypique, voire unique dans son approche minimaliste, ce qui ne manquera pas d’enthousiasmer ou de déconcerter les joueurs. Mais à présent que vous avez toutes les cartes en main, c’est à vous de faire votre premier choix !