Carnets de joueurs : « Mon Onivers à moi ! »
J’avoue que ça me fait un petit quelque chose, en tant que vétéran « de la chose ludique », de rédiger aujourd’hui quelques mots sur l’Onivers, cette incroyable collection de jeux que j’affectionne depuis le début des années 2010 et ma découverte d’Onirim. A l’époque, le jeu solo était largement inexistant comparé à aujourd’hui, et seuls quelques auteurs tels qu’Uwe Rosenberg ou Friedmann Friese alimentaient les étals des ludicaires avec des titres totalement assumés « pour un joueur ». C’était un pari compliqué, car à l’époque une large frange des joueurs s’exclamait bien volontiers que le jeu de société se jouait en société, donc obligatoirement à plusieurs. Pour eux, un jeu solo était donc un « passe-temps » avant d’être un jeu, au même titre que les mots-croisés ou le sudoku, et toute mise en avant des jeux solitaires constituait donc une sorte d’anomalie.
Or, c’est dans ce climat relativement timide que j’avais un jour découvert Onirim, un jeu solo pleinement assumé, comme un pied de nez savoureux aux sourcils froncés des joueurs les plus conservateurs. Un jeu qui allait bien plus loin que la simple « réussite » ou que le solitaire de Windows 95. Un jeu magnifiquement illustré par Elise Plessis, porte d’entrée vers un univers aussi riche qu’incontournable. Je n’exagère pas si je vous assure que ce fut pour moi une petite révélation, un encouragement dans mon amour éperdu du jeu solo. Non je n’étais pas seul à vouloir challenger le jeu, sans d’autre opposition que le tirage des cartes ou ma manière de gérer mes choix tactiques. Le jeu solo avait un public, et l’Onivers en fut une spectaculaire porte d’entrée. Et ce n’était que le début.
La théorie du Big Bang
Car si Onirim fut un choc, les jeux qui suivirent le furent encore davantage. Car loin d’être des suites paresseuses, les autres jeux n’hésitaient pas à aller explorer cet incroyable univers, chacun à leur manière. Tower defense, pose de tuiles, gestion de déplacement… chaque jeu s’appuyait sur une armature différente, addictive et évolutive afin de permettre de très longues heures de jeu. La créativité de Shadi Torbey ne semblait avoir aucune limite, et tous les jeux que je découvrais étaient de petits bijoux de gameplay qui me laissaient à chaque fois sous le charme… et en attente du prochain. Car l’Onivers était un univers en expansion, et chaque titre semblait directement en appeler un autre. A ce titre, comment ne pas prendre un moment pour saluer la direction artistique et l’exceptionnel travail d’Elise Plessis ?
Chaque ouverture de boîte est un pur régal visuel, une plongée délicate dans l’univers du jeu, qui trouve soudain sa propre place dans le grand Onivers. Les jeux de l’Onivers font indéniablement partie des « beaux jeux », des titres aboutis et réfléchis jusque dans la manière avec laquelle le titre procure du plaisir dès l’ouverture. Il y a un gros travail sur ce point, et c’est à chaque fois un moment particulier que de se confronter à un jeu de l’Onivers.
Éclipse et retour de l’Onivers !
Après Nautilion, les jeux de l’Onivers se firent soudain plus discrets, et disparurent peu à peu des étals alors même que les joueurs solos devenaient soudain de plus en plus nombreux et les jeux 100% solo de plus en plus courants. L’Onivers, au moins en France, était en sommeil. C’est pourquoi, lorsque Pierre François m’a annoncé que IELLO allait désormais distribuer les jeux InPatience, la nouvelle maison d’édition de Shadi Torbey, j’ai été particulièrement heureux (et un peu ému, j’avoue) de faire ce métier : celui de vous informer sur les jeux que nous proposons.
Parce que c’est comme ça : on ne fait jamais ce métier par hasard. Nous avons tous un affect particulier avec les jeux de société, et cette gamme-ci est l’une des raisons qui me rendent heureux de travailler au quotidien. L’Onivers est de retour, via InPatience, et cela est d’autant plus passionnant que cette arrivée dans le catalogue IELLO s’accompagne de deux nouveautés : Aerion et Stellarion. Aerion n’avait encore jamais été distribué en France à ce jour, et Stellarion est quant à lui une pure nouveauté que nous avons un énorme plaisir à vous faire découvrir. Et ce n’est que le début de ce renouveau, puisque d’autres titres sont déjà teasés par Shadi Torbey.
Bref, il est grand temps de faire de la place sur nos tables de jeux et de (re) partir à la découverte de cette collection légendaire, à jouer en solo ou en coopératif, avec de nombreuses extensions directement incluses dans les boîtes pour toujours davantage de profondeur, d’immersion et de plaisir de jeu.
A votre tour : lancez- vous dans l’exploration de l’Onivers et vivez des expériences de jeu accessibles, addictives, retorses et palpitantes : laissez-vous prendre par cet univers onirique, fouillé et captivant, et choisissez par quel jeu vous allez entamer votre exploration. Foi de joueur, l’expérience sera incroyable !
Olivier_by_IELLO