Carnet d’un Mini Gamer : Welcome to the Dungeon
– Allez, j’entre dans la caverne !
– J’y crois pas.
– Pardon ?
– Je n’y crois pas. Vois-tu Kaalax, tu es fort pour frimer, mais pour la bravoure c’est autre chose !
– Ravale tes paroles, maraud. Je te parie que j’entre dans le donjon et que j’occis tout ce qui s’y trouve !
– Sans ton épée vorpale ?
– Évidemment !
– Sans ta torche ?
– Assurément ! C’est surfait, les torches.
– Alors, vas-y, on te regarde…
L’autre jour, j’ai réalisé que je connaissais fort mal certains mini games. Non non, sérieux. La honte. Comme vous, je suis un habitué de Time Bomb ou de Schotten Totten, mais certains me sont, je l’avoue, plutôt méconnus. La honte, vraiment. Donc j’en ai pris un au hasard, dans mon échoppe préférée, et j’ai apostrophé les badauds attablés.
– Vous allez voir, les amis, ai-je fait. Je vais vous faire découvrir un super jeu que vous connaissez pas.
– Ah yes, c’est Welcome to the Dungeon, on l’adore.
– …
La jeunesse, quelle plaie.
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Welcome to the Dungeon est un jeu de la gamme Mini Games qui mêle enchères, bluff, moquage et prise de risques. C’est le genre de jeu qui permet de traiter ses compagnons d’armes de poules mouillées, en espérant secrètement que ce sont ensuite eux qui vont réellement se risquer à aller affronter les ennemis.
Ou, pour le dire autrement, c’est le jeu dans lequel on savonne une planche en se disant qu’on risque fort d’y glisser soi-même.
Dans Welcome to the Dungeon, les joueurs incarnent des aventuriers lourdement équipés qui partent à l’assaut d’un donjon, bien entendu peuplé de créatures plus méchantes les unes que les autres.
Un aventurier (et l’ensemble de son équipement) est donc placé devant l’entrée du donjon. Mais attention, personne ne sait encore qui va incarner cet aventurier pour la manche.
« Pose ton arme, Joe »
Tous les joueurs vont ensuite, à tour de rôle, peupler le donjon. Chacun peut choisir de piocher une carte monstre ou de passer. Mais s’il passe, ce ne sera pas lui qui ira dans le donjon. Une fois qu’il a un monstre en main, le joueur peut décider de la mettre dans le donjon (face cachée), ou de la placer devant lui (face cachée aussi), mais en confisquant alors au passage l’un des équipements de l’aventurier. Héhé !
« Bon, euh… j’y vais alors ? »
Les joueurs procèdent alors ainsi jusqu’à ce qu’ils craquent et décident de passer, persuadés que le donjon est devenu trop dangereux au vu des équipements restants. Tout se jouant face cachée, chacun ne peut que SUPPOSER quel est le contenu réel du donjon.
Le dernier joueur (celui qui n’a pas passé, donc) entre dans le donjon et doit donc affronter les créatures avec sa force initiale (chaque personnage est différent) et l’équipement restant. Peut-être a-t-il su bluffer ses adversaires et n’y mettre que des cartes faibles qu’il pourra facilement vaincre ?
« It’s a trappe !! »
Un joueur gagne la partie s’il parvient à mener deux raids victorieux dans le donjon… ou s’il est le seul survivant. En effet, en cas d’échec dans le donjon, le joueur prend une blessure, et il est éliminé de la partie en cas de seconde défaite.
La victoire sera donc héroïque… ou faute de survivants.
« On vote ? Je dis qu’il bluffe. »
Welcome to the Dungeon est donc un jeu à très haute teneur en fourberie. Les stratégies, sur fond de stop-ou-encore-t’es-même-pas-cap’, sont piégeuses et rageuses, et peuvent facilement se retourner contre vous.
Rien de plus facile, finalement, que de se planifier un raid bien tranquille avec des monstres gentils, et de réaliser au dernier moment que la torche (qui permet d’ignorer tous les monstres faibles) est défaussée du jeu. Une seule solution alors, passer son tour (mais risquer tout de même d’offrir un donjon assez fastoche à ses adversaires).
De plus, avec ses quatre aventuriers aux pouvoirs et équipements particulièrement variés, la rejouabilité est au rendez-vous car on se plait à essayer sans cesse de nouvelles combinaisons.
Bref : Welcome to the Dungeon, c’est LE jeu qui va bien pour se chambrer entre potes, pour se taunter gentiment et pour réaliser (après coup !), dans quelle galère on s’est fourré tout seul.
Assurément un grand donjon dans une mini-boîte : hey, c’est la raison d’être de la gamme mini !
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Welcome to the dungeon
- Un jeu de Masato Uesugi
- Illustré par Paul Mafayon
- Compatible avec Welcome Back to the Dungeon